Du Mélèze au parquet

Les origines

Le Mélèze ou Larix decidua, est un conifère européen à feuilles caduques de la famille des Pinacées ( Cèdre, Epicea, Mélèze, Pin, Sapin, Tusga).  Mélèze provient du mot alpin « mel » signifiant miel. Son nom latin, Larix, vient quant à lui de son nom gaulois.

Le Mélèze est un résineux originaire des Alpes (1200 à 2400 m d’altitude) et des Carpates (Ensemble montagneux situé au centre de l’Europe). Se développant dans les forêts de montagne, cet arbre préfère un sol argileux et humide. Ses racines vivent en symbiose avec des champignons qui fournissent des sels nutritifs et reçoivent des hydrates de carbone (idem : Hêtre, Noisetier).

Une fois tombées, les aiguilles du Mélèze son particulièrement fertiles, ce qui améliore considérablement la richesse du sol, facilitant l’introduction d’autres espèces, comme l’Épicéa. Son feuillage léger favorise quant à lui l’installation des herbacées, luttant ainsi contre l’érosion des sois.

Certains spécimen de plus de 600 ans, dont la hauteur dépassent les 40m ont des troncs de plus de 1,5m de diamètre. Les racines du Mélèze sont très étendues et profondes si le sol qui l’héberge est lui aussi profond. Son puissant enracinement lui confère un rôle protecteur en bordure des couloirs d’avalanche.  Son écorce grise et brun rougeâtre est d’abord lisse, puis se fend en plaques. Celle-ci est tellement épaisse quelle permet au Mélèze de se protéger contre les incendies.

Au début du printemps, les fleurs roses et jaunes du Mélèze apparaissent. Grâce au vent, les branches seront secouées permettant à une ribambelles de grains de poudre jaune et fine de s’échapper.

Autres espèces : Le Mélèze d’Amérique, qui est originaire de l’Ouest de l’Amérique du Nord, peut atteindre 60 m de hauteur. Il est essentiellement exploité pour le bois de charpente. Ses aiguilles sont triangulaires et pointues, et virent au doré vers le mois de septembre.

Caractéristiques 

Le mélèze a la particularité d’être le seul  » sapin  » à perdre l’ensemble de ses aiguilles en automnes, contrairement aux autres qui gardent leurs aiguilles 2 à 3 ans tout en les perdant régulièrement tout au long de leur vie. La silhouette du mélèze est conique et peut atteindre plusieurs mètres. Ses branches ont un aspect fin et les rameaux sont couverts de verrues en bois. L’écorce écailleuse diffère au toucher doux des aiguilles poussant en touffes sauf à la pointe des rameaux nouveaux.

Au printemps, les aiguilles sont vertes et les premières fleurs couleur groseille font leur apparition. Cette espèce est souvent appelée  » espèce pionnière  » car elle est l’une des seule à pouvoir pousser la ou la forêt n’existe pas encore.

En revanche, sa croissance s’avère relativement lente, il faut compter 20 à 30 ans de pousses dans de bonnes conditions pour avoir un arbre d’environ 2 à 4 m de haut. Les hommes ont pris conscience de l’importance de cet arbre et le protègent car il permet l’extension des pâturages et de retenir le manteau neigeux, évitant ainsi les avalanches.

Les aubiers du mélèze sont jaunâtres et peu épais (6 à 20 cernes). Le bois parfait est rougeâtre, avec un veinage bien marqué et comporte des canaux résinifères assez nombreux. Le fil est droit et le grain très variable en fonction de la vitesse de croissance de l’arbre.

Propriétés physiques

Masse volumique à l’état vert (kg/m3) : 860
Masse volumique moyenne à 12 % (kg/m3) : 600
Retrait volumétrique : 14%
Jeu du bois : Moyennement stable
Retrait linéaire total tangentiel : 9,2%
Retrait linéaire total radial : 4,8%

Contrainte de rupture de compression axiale (MPa) : 53
Contrainte de rupture de flexion parallèle (MPa) : 101
Module d’élasticité longitudinal en flexion (MPa) : 12 500

Mise en œuvre et transformation

Le bois de mélèze nécessite un séchage assez rapide et relativement facile.  Lors du sciage, il a de forte possibilité d’encrassement par la résine de votre matériel, de plus il peut y avoir la présence de nœuds très durs. L’abrasivité reste très minime, et le profilage ne comporte pas de difficultés particulières.

Il est préférable de coller ce bois avec de la colles alcalines, à solvant, résorcine. Il est conseillé d’encoller que les surfaces fraîchement rabotées ou poncées. La finition ne comporte aucune difficulté particulière.

L’utilisation

Son bois, à l’aubier mince blanc-jaunâtre, entoure un coeur brun-rouge. Très imprégné de résine, sa résistance à la sécheresse (en altitude), aux intempéries et aux chocs est exceptionnelle. Durable, imputrescible et esthétiques, le bois de mélèze est apprécié pour la menuiserie, les bardeaux de toiture et évidemment la charpente d’une manière générale.

Bardeaux et bardages sont une spécialité des Alpes du Sud. Le mélèze est un matériau de choix en terme d’imperméabilité, de pérennité et d’esthétique, car même laissés au naturel, les bardeaux se teinteront avec le temps d’une couleur grise argentée.

Plus rarement, nous pouvons retrouver cette essence utilisée pour :

• Escaliers
• Parquet
• Plinthes
• Nez de marche
• Construction navale
• Menuiserie extérieure
• Revêtement extérieur
• Charpente lourde

Remarque

Même sans aucune protection, un toit fabriqué à partir de mélèze a une durée de vie se situant entre 70 et 100 ans, quand il est bien installé et que son aération est assurée. Ce bois représente donc une solution écologiquement durable, car il nécessite peu d’énergie pour sa transformation, ne demande aucun traitement chimique pour assurer sa protection et après sa très longue vie, il ne crée aucune pollution, contrairement par exemple aux bardeaux d’asphalte, faits à base de pétrole.

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